Rôle des pharmaciens dans la vente de somnifères

Renforcement du rôle des pharmaciens dans la réduction progressive de la consommation quotidienne de somnifères

Question 2098 posée au Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique au sujet du bilan de la campagne de sensibilisation menée par les pharmaciens pour réduire progressivement la consommation quotidienne de somnifères au sein de la population.

Depuis le 1er février 2023, les pharmaciens aident les patients à réduire progressivement leur consommation de somnifères, renforçant encore leur rôle de prestataires de soins de santé de première ligne. Ce traitement doit être prescrit par un médecin généraliste. En outre, de tous les prestataires de soins de santé, ce sont eux qui ont le plus grand nombre de contacts avec la population (plus de 500.000 par jour). Les pharmaciens ont la confiance des patients. Très souvent, ils sont déjà un point de contact au moment des premiers symptômes. Vous souhaitez mettre à profit ce contact étroit en leur confiant de nouveaux « services pharmaceutiques ». Il s’agit, p. ex. d’aider les patients chroniques à suivre fidèlement leur thérapie, mais aussi de lutter contre une utilisation inappropriée et, surtout, excessive de médicaments, et en particulier de somnifères. Pas moins de 400 millions de doses de somnifères sont achetées chaque année en Belgique. Selon Sciensano, l’utilisation de somnifères et de calmants a augmenté de 21 % en 2020 par rapport à 2018. Par ailleurs, dans une enquête en ligne réalisée par l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (afmps – 2021) sur l’utilisation des benzodiazépines et des produits apparentés, on constate que la plupart des patients prennent le médicament plus longtemps que ce qui est recommandé. Plus d’un utilisateur sur trois présente même des signes de dépendance psychologique. Les somnifères peuvent nous aider à trouver le sommeil dont nous avons besoin, mais ils créent rapidement une dépendance et nous rendent beaucoup moins alertes. Une utilisation inadéquate et excessive comporte des risques importants pour la santé. La coordination des mouvements est altérée et la réactivité ralentie, ce qui peut être dangereux, surtout au volant. Pour les personnes âgées, le risque de chute est beaucoup plus élevé. Je vous cite: « Une utilisation excessive et inadéquate de somnifères non seulement présente des risques pour la santé, mais elle occasionne aussi des frais inutiles. Pourtant, nous constatons que les somnifères n’apportent pas de réponse à des problèmes qui sont souvent liés à notre bien-être mental. C’est également la raison pour laquelle les investissements et les réformes pour développer les soins de santé mentale accessibles et à bas seuil sont si importants. Par ailleurs, nous devons veiller à ce que les somnifères soient utilisés à bon escient, et c’est là que les pharmaciens pourront désormais jouer un rôle important » . Depuis le 1er février, sur prescription d’un médecin généraliste, les pharmaciens peuvent aider les personnes qui veulent réduire progressivement leur consommation quotidienne de somnifères. Cet accompagnement concerne les somnifères à base de benzodiazépines et les produits apparentés. Le nouveau programme de réduction progressive chez le pharmacien consiste en un entretien initial, la préparation et la délivrance de préparations visant à réduire, voire à arrêter la consommation, et un suivi étroit du patient concerné. Le nouveau service ne coûtera rien au patient. Il devra uniquement payer les médicaments que le pharmacien utilise dans les préparations. Par ailleurs, depuis le 1er avril, les patients chroniques qui doivent prendre au moins cinq médicaments différents par an peuvent également faire appel à leur pharmacien afin de prendre correctement les différents médicaments et de recevoir l’accompagnement nécessaire. Cet accompagnement se fera, lui aussi, en étroite concertation avec le médecin généraliste. L’objectif est de conserver une bonne vue d’ensemble avec le patient et, si possible, de réduire progressivement, voire de supprimer certains médicaments. Un projet destiné aux patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sera également mis en place avec les pharmaciens dans le courant de l’année, afin de favoriser une prise de médicaments raisonnable et rationnelle.

1. Quel bilan dressez-vous de l’instauration le 1er février 2023 d’un nouveau service de réduction progressive de la consommation quotidienne de somnifères, proposé en pharmacies?

2. Le patient ne débourse pas un euro pour ce nouveau service. Quel est son coût? Par qui est-il pris en charge?

3. Quels sont vos objectifs en terme de réduction des 400 millions doses annuelles de somnifères vendues en Belgique?

4. Un projet destiné aux patients atteints de BPCO doit être mis en place avec les pharmaciens également. Quand serez-vous en mesure de communiquer la date de démarrage et ses principales articulations?

Aucune réponse n’a encore été fournie jusqu’à présent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez ICI le lien vers la question sur le site de la Chambre des représentants.