Madame la Ministre,
L’Institut Curie en France vient de terminer la première phase de test du projet KDOG. Ce projet qui avait été lancé en avril 2016 à l’aide d’un financement participatif vient de présenter des résultats 100 % positifs dans la détection de cellules cancéreuses. Les bergers malinois ont su détecter avec succès les échantillons porteurs de tumeurs sur un groupe de 130 femmes volontaires. Ce premier résultat encourageant va permettre d’autoriser le début d’une étude clinique sur 1.000 femmes entre 2018 et 2021. Cette détection par des chiens a l’avantage d’être peu coûteuse. Cette méthode de détection pourrait également s’inscrire dans nos projets d’aide dans les pays en voie de développement.
1. Avons-nous en Belgique des centres de recherche qui se sont déjà intéressés à la détection de cellules cancéreuses en se basant sur l’efficacité de l’odorat des chiens pour la détection précoce des tumeurs?
2. L’armée belge possède un cheptel de plusieurs centaines de chiens (95 % de bergers malinois) pour assurer des opérations militaires dont 60 sont mis à la retraite chaque année. Ne pourrait-on envisager l’utilisation de ces chiens qui ne conviennent plus pour l’armée afin de créer une unité de détection canine des cancers?
3. Une collaboration belgo-française est-elle envisageable dans ce domaine?
La Ministre, dans sa réponse écrite, a précisé les éléments suivants:
Tout d’abord, je tiens à rappeler que la prévention et le dépistage relèvent de la compétence des Communautés/Régions. En ce qui concerne l’utilisation de chiens dans le dépistage du cancer, des recherches ont effectivement déjà été accomplies, reposant sur l’hypothèse que les chiens peuvent détecter dans l’urine ou dans l’haleine des personnes de très faibles concentrations de substances produites par des tumeurs. Les études parues à ce sujet dans la littérature scientifique sont rares et concernent, de manière générale, un petit nombre de patients. Si les résultats d’études complémentaires démontrent que les facultés olfactives des chiens peuvent être utilisées à cette fin, on peut songer dans un stade ultérieur à isoler les substances détectées par les chiens, et imaginer des applications pour la détection de ces substances dans l’urine ou l’haleine. À cet effet toutefois, davantage d’études doivent encore avoir lieu. À l’heure actuelle, trop peu de preuves scientifiques sont disponibles pour pouvoir adopter un point de vue sur une utilisation éventuelle dans la pratique clinique ou dans le cadre d’un dépistage précoce du cancer. Si les scientifiques belges souhaitent collaborer avec leurs collègues français à ce sujet, ils sont évidemment tout à fait libres de le faire. Je me dois toutefois de signaler que le subventionnement de ce type de recherches relève des compétences des entités fédérées. Ce sont elles qui se chargent, entre autres, du FNRS, du FWO, etc.