Impact de l’extinction de l’éclairage public

Question 2181 posée au Ministre de l’Intérieur, des Réformes institutionnelles et du Renouveau démocratique pour obtenir des statistiques concernant les effets de l’extinction de l’éclairage public sur le taux de criminalité (vols, excès de vitesse, accidents de la route, etc.).

En 2022, suite à la crise énergétique, les gestionnaires des réseaux d’électricité ont proposé aux communes associées d’éteindre l’éclairage public du 1er novembre au 31 mars, entre minuit et 5 heures du matin avec l’objectif de participer à l’effort collectif de réduction de la consommation et de diminuer l’impact de l’augmentation du coût de l’électricité sur les budgets communaux. De nombreuses communes ont adopté la démarche, parfois en demandant le maintien de l’éclairage dans certaines zones particulièrement fréquentées la nuit ou déjà reconnues comme accidentogènes. Certaines communes ont par contre décidé de le rallumer parce que l’obscurité suscite un sentiment d’insécurité, bien difficile à mesurer. Pourtant, l’extinction de l’éclairage public rend, dans de nombreux cas, la tâche des malfaiteurs plus complexe puisqu’ils sont contraints de s’éclairer et donc, d’être particulièrement visible au sein d’une rue plongée dans la pénombre. Pour la zone de police de Braine-l’Alleud, certaines arrestations en flagrant délit ont ainsi été constatées. En ce qui concerne la sécurité routière, il semblerait, toujours sur base de mon expérience locale, que la mesure ait incité les automobilistes à plus de prudence dans les endroits moins éclairés faisant même chuter le nombre d’accidents graves.

1. Depuis novembre 2022 et l’entrée en vigueur de cette mesure de sobriété énergétique, constatez-vous une augmentation ou une diminution des vols et tentatives de vols entre minuit et 5 heures du matin?

2. Pouvez-vous par analogie tirer des conclusions en matière de roulage durant cette tranche d’heure?

3. Qu’en est-il des arrestations en flagrant délit?

Une réponse a été publiée le 25 janvier 2024.

1. La Banque de données nationale générale (BNG) est une banque de données policières dans laquelle sont enregistrés les faits sur base de procès-verbaux résultant des missions de police judiciaire et administrative. Elle permet de réaliser des comptages sur différentes variables statistiques telles que le nombre de faits enregistrés, les modus operandi, les objets utilisés lors de l’infraction, les moyens de transport utilisés, les destinations de lieu, etc. Le tableau ci-dessous reprend le nombre de faits enregistrés par les services de police en matière de vol et extorsion (tentatives et faits accomplis) auxquels la destination de lieu « voie publique » est couplée dans la BNG, pour l’année 2022 et le premier trimestre 2023, suivant une répartition par mois et par tranches horaires, à savoir 00 h 00 – 04 h 59 et 05 h 00 – 23 h 59, au niveau national. Ces données proviennent de la banque de données clôturée à la date du 22 septembre 2023. À cet égard, il faut signaler qu’il s’agit de statistiques de criminalité plus générales en matière de vols couplés à une destination de lieu et pour les tranches horaires demandées. Sur la base de ces chiffres généraux, il n’est pas possible de se prononcer sur l’impact de l’extinction de l’éclairage public sur la criminalité enregistrée. En d’autres termes, aucun lien de causalité ne peut être démontré entre l’extinction de l’éclairage public et les statistiques de criminalité.

2. Les chiffres présentés dans le tableau ci-dessous représentent la moyenne, quotidienne, du nombre d’accidents avec lésions corporelles avant et après le 1er novembre 2022, par région, afin d’assurer la comparabilité des données entre les deux périodes (avant et après le 1er novembre 2022). En analysant ces chiffres, nous observons une légère diminution générale du nombre d’accidents corporels par jour à partir du 1er novembre 2022. Cependant nous ne pouvons pas attribuer ce résultat avec certitude à la mesure d’extinction de l’éclairage public.

3. Les arrestations ne sont pas reprises dans la BNG. Nous ne sommes donc pas en mesure de fournir ce type de données.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez ICI le lien vers la question sur le site de la Chambre des représentants.